Plop !
Alors... il y a quelques semaines, un ancien résistant de la 2de Guerre Mondiale est venu en classe pour témoigner. On a donc un travail en groupe à faire dessus, on doit rédiger ce témoignage, puis parler d'un point de vue "historique" de la résistance. Je viens de finir le témoignage, et j'aimerais que vous me disiez ce qui va pas. C'est assez important, je sais que c'est long et que vous avez sans doute pas envie, mais s'il vous plaît essayez.
Je m'appelle Robert Decarpentrie, je suis né le 1er janvier 1925, dans le Nord Pas de Calais. J'ai 15 ans, un frère et une soeur lorsque la ville d'Arras subit en mai 1940 un bombardement. C'est la panique, la ville est évacuée, et je pars avec ma famille dans un village à 10 km d'Arras. Nous sommes hébergés tant bien que mal par les habitants et le ravitaillement ne se fait pas sans difficultés. Ainsi, un jour, je pars avec mon frère chercher à manger, quand nous entendons une moto approcher. Nous nous cachons derrière un buisson et apercevons une moto side-car arriver. Le conducteur et le passager nous trouvent, parlent en Allemand, et l'un des deux finit par nous tendre une tablette de chocolat. En rentrant au village, nous racontons cette aventure aux habitants, qui ne nous croient pas. Mais comme pour nous donner raison, le lendemain, le gros d'une division allemande traverse le village. Ma mère, commençant à s'inquiéter pour notre maison, m'envoie le lendemain à Arras, pour vérifier que tout va bien (mon frère ayant été réquisitionné comme boulanger). En arrivant, je constate que des Anglais ont campé dedans, les portes ayant été laissées ouvertes. Je range un peu, je passe la nuit dedans, et le lendemain je rencontre mon voisin Hubert. Nous décidons d'explorer un peu les environs, et tombons sur un champ dans lequel sont garées plusieurs voitures et camions anglais (il y a même un char). En regardant de plus près, nous voyons une personne morte sr le siège avant d'une des voitures. Nous rentrons à Arras, et le lendemain, nous retournons dans le champ et trouvons un fusil mitrailleur posé sur le capot d'une voiture. Nous le ramassons et l'enterrons, ainsi il ne servira pas à un soldat allemand. Je rentre au village sans rien dire à ma mère au sujet du fusil, ne voulant pas lui faire peur, car elle a connu la guerre de 14-18 et elle ne veut pas qu'on fasse encore du mal à sa famille. En partant une seconde fois pour le ravitaillement avec mon ami Hubert, des Allemands nous trouvent et nous réquisitionnent pour travailler pour l'entreprise allemande Todt (un ferailleur). Après plusieurs jours de triage de feraille, la surveillance des deux Allemands se relâche, et nous explorons un peu l'endroit. Nous trouvons plusieurs fusilsdans une cabane, et nous nous remettons au travail. Le lendemain, les Allemands n'ayant pas l'air de revenir, nous prenons un fusil, nous l'emballons, nous l'attachons sur une bicyclette et nous repartons par la nationale, sur laquelle patrouillent des dizaines d'Allemands. Nous étions en été 1940.
A la fin du mois de juin, la communication est inexistante, mais mon voisin qui écoute la radio me dit qu'il a entendu l'appel de général de Gaulle. Le 22 juin 1940, l'armistice est signée, et le Nord-Pas-de-Calais est dans la zone interdite. Quand Pétain rencontre Hitler à Montoire en octobre 1940 et commence à collaborer, les Français sont déstabilisés et ne savent pas à quoi s'en tenir. En 1941 (l'année de mes 16 ans), la résistance commence à se faire connaître. Un espoir naît, mais les Allemands exercent des répressions, telles que des exécutions. Les Allemands demandent à la police française des otages pour être exécutés, par exemple en 1941 à Châteaubriant dans le cas de Guy Môquet et ses camarades. Un jour, je croise un garçon de mon âge, qui m'accoste et qui me propose de distribuer, avec 5 amis, des tracts appelant à la résistance. Le jour convenu commence la distribution des tracts dans le stade d'Arras. Ayant fini, nous sortons et passons sans encombres les 2 gardes allemands à la sortie du stade. Dans toute la France, les actes de résistance se multiplient. Pour répondre à cela, les Allemands prennent comme autre symbole le V de victoire, et nous nous retrouvons très vite, mes amis et moi, à dessiner sur les murs des croix de Lorraine dans des V. Alors qu'un dimanche soir, je suis au cinéma avec des amis, nous sifflons la publicité allemande en début de film. Tout de suite, les portes se ferment et nous décidons de rester calme pour le retse du film. En rentrant, nous rencontrons 6 personnes qui mettent des papiers dans les boîtes aux lettres, et je reconnais l'un d'entre eux.
Un dimanche, alors que je me promène avec des amis, des Allemands m'arrêtent, ayant repéré la croix de Lorraine que je portais sur ma veste. Ils m'amènent au commissariat et m'enferment dans une cellule. Le comissaire me demande ce qui s'est passé, je lui explique et il me dit que je serais interrogé le lendemain et que tout va bien se passer. En effet, le lendemain, je subis un interrogatoire. Les Allemands me fouillent et trouvent un tract, que j'avais gardé depuis le jour de la distribution. Je leur explique que je l'ai trouvé dans le satade d'Arras, un jour de match. Les gendarmes m'accompagnent chez moi pour avoir des explications de la part de ma mère et pour fouiller la maison, mais heureusement j'avais caché le fusil dans des galleries souterraines datant de la première Guerre Mondiale et je n'avais rien dit à ma mère. Et pourtant, je ne suis pas libéré. Un Allemand m'accompagne chez moi pour prendre quelques affaires puis nous retournons à la prison, où il me lit un papier (en Allemand) puis sort de la pièce. L'interprète, un ami, m'explique que je dois faire 3 mois de prison, et que dans le cas où je refuserais je serais déporté en Allemagne. A ma sortie de prison, je rencontre une dame qui m'explique qu'elle est de la Croix Rouge. Elle me donne un peu d'argent et dit de faire attention.
Je reprends mon travail dans une petite usine. De retour à la maison, ma mère me donne un papier qui mentionne l'ordre de réquisition pour le STO. Après avoir réfléchi, je décide de ne pas y aller et je pars travailler dans une ferme jusqu'à pouvoir partir en train d'Arras vers Paris (sans papiers puisque je les ai laissés à la maison). Le voyage se déroule sans encombre, et en sortant du train je tombe sur des personnes qui portent les valises des gens pour se faire un peu d'argent. Une fois que le quai est vide, ces personnes, étant donné que je suis toujours là, me proposent de venir dans leur studio. J'y reste pendant une semaine puis préfère partir pour ma sécurité car c'étaient des Juifs refusant de porter l'étoile. Je vais à Aregnton-sur-Creuse et je croise dans la gare une personne qui revient peu de temps après et me dit de ne pas rester ici ; il m'invite chez lui. Sur le chemin, je lui avoue que je n'ai pas de papiers. Pendant un mois, je travaille dans une usine d'aluminium et je dors dans un hôtel. Un soir, alors que j'aillais rentrer dans l'hôtel, l'homme de la gare me dit à l'entrée qu'il y a un contrôle de papiers, et que par conséquent je ne dois pas rentrer. Je pars donc pour Montmorillon sous son conseil, mais il n'y a plus de places dans les hôtels. Je reprends le train et vais à Chauvigny, où je rencontre une personne qui recueille les réfractaires. Je travaille et dors donc dans un cantre d'apprentissage.
C'est alors que, dans ce centre, je rencontre Jean Devignes qui me dit qu'il a un contact avec le maquis Hamilcar. Nous allons les rejoindre et sommes mis en attente. Je reçois un signal et rejoins Lathus, un centre de maquisards ayant reçu un parachutage d'armes car les liaisons sont difficiles. Sur un rendez-vous, j'intègre le groupe avec quelques copains pour couper les fils téléphoniques, déboulonner les rails de chemins de fer et pour lancer quelques grenades. Quelques jours plus tard, alors que je suis de garde, je rencontre l'officier Albert. Je savais qu'il fallait faire attention aux faux maquisards, qui faisaient semblant d'en être et qui, ensuite, disaient à la police où se trouvaient les cachettes, mais je savais aussi que l'officier Albert n'en était pas un, et je l'ai donc guidé jusqu'au camp.
Plus tard, Hamilcar nous apprend qu'il va y avoir un parachutage d'un commando SAS (des paras britaniques). Nous recevons un entraînement de leur part, mais vite, Hamilcar veut qu'on se sépare d'eux pour ne pas se faire repérer. Ce jour-là, je suis en mission au Blanc avec le lieutenant Piron, et quand je rentre, ceux qui doivent aller avec les SAS sont déjà choisis et je ne peux pas en faire partie. Ceux qui ne partent pas avec les SAS (une grande partie du groupe) repartent dans un village, dans lequel je rencontre la soeur de Jean qui s'empresse de me demander des nouvelles de Jean. Malheureusement, et je ne le saurais qu'à la libération, tous les SAS et ceux qui les accompagnent sont tués par des Allemands. 35 SAS et 7 résistants massacrés puis entassés dans 3 fosses communes. C'est le point le plus négatif de cette période.
Hamilcar nous envoie direction Bellabre où il y a eu des pertes à cause de leur situation inquiétante : près des Allemands, aux alentours d'un château. Nous y allons, entrons dans le château, et il ordonne d'effacer toutes les traces dans l'entrée, de se cacher et de tirer dès que quelqu'un arrive, pour prévenir les autres, cachés dans le château. Très vite, des Allemands arrivent et vérifient si il y a des traces à l'entrèe, puis, n'ayant rien découvert, repartent sans nous voir. Hamilcar décide de rejoindre Lathus. Quelques jours plus tard, nous préparons une embuscade en abattant des arbres. Nous entendons du bruit, un Allemand arrive en moto et nous tire dessus avec un bazooka. Un de mes amis est tué, j'épaule mon fusil, je tire, mais il n'y a aucun résultat visible pour le moment. C'est un SS du groupe Lamerding, qui sera jugé et fusillé.
En 1943, grâce à Jean Moulin, les différents mouvements de résistance s'unifient. Durant l'été 1944, les maquisards se rapprochent de Poitiers. Le 5 septembre, nous arrivons à Poitiers au moment de sa libération. C'est le meilleur moment de cette guerre. Puis nous sommes envoyés à La Rochelle pour lutter contre les poches allemandes. Nous sommes ensuite envoyés au Vigean pour encadrer les contingents de 1943. La guerre prend fin en Europe le 8 mai 1945.
Je sui intégré au 117 Régiment d'Infanterie pour encadrer les jeunes recrues. On me propose d'aller en Indochine, mais je refuse et suis démobilisé. Je retourne donc au Nord-Pas-de-Calais avant de revenir me marier avec une femme que j'y ai rencontrée.
PS : j'ai pas réussi à faire un spoiler je sais pas si on peut, désolé
PS2 : je sais pas si c'est le bon topic mais c'est celui qui m'a semblé le plus approprié.